Si votre enfant utilise un spray inhalateur pour gérer son asthme, vous vous demandez peut-être pourquoi les crises persistent malgré le traitement. La réponse n’est pas toujours dans le médicament, mais dans la technique. Selon les données de l’Institut national du cœur, des poumons et du sang (NHLBI), jusqu’à 80 % des enfants qui ne répondent pas bien à leur traitement ont en réalité une mauvaise technique d’inhalation - pas une maladie résistante. La bonne nouvelle ? Avec un bon spacer et une méthode simple, vous pouvez faire en sorte que 90 % du médicament atteigne les poumons au lieu de 10 %.
Pourquoi le spacer et le masque sont indispensables
Un spray inhalateur (MDI) libère le médicament en une fraction de seconde. Un enfant de 3 ans ne peut pas synchroniser sa respiration avec le clic du spray. Résultat ? Le médicament reste dans la bouche, la gorge, ou se perd dans l’air. C’est là que le spacer (chambre d’incubation) entre en jeu. Il agit comme un petit réservoir : vous appuyez sur le spray, le médicament s’arrête dans le spacer, et votre enfant respire tranquillement, plusieurs fois, pour l’aspirer.
Le masque, lui, assure un bon joint autour du nez et de la bouche. Sans lui, 63 % des enfants perdent une grande partie du médicament. Les études montrent qu’avec un bon spacer + masque, jusqu’à 78 % du médicament atteint les poumons. Sans, c’est à peine 13 %. Ce n’est pas une question de marque : un spacer en plastique bien lavé peut faire aussi bien qu’un modèle coûteux.
Les 8 étapes clés pour une bonne utilisation
Voici la méthode validée par les hôpitaux pédiatriques comme le Children’s Hospital of Philadelphia (CHOP) et Johns Hopkins. Suivez chaque étape à la lettre.
- Agitez bien le spray pendant 5 à 10 secondes. Pas 2 secondes. Le médicament est en suspension. S’il n’est pas bien mélangé, vous n’envoyez pas la bonne dose.
- Fixez le spray sur le spacer. Assurez-vous qu’il est bien enclenché. Un mauvais raccord = fuite = perte de médicament.
- Placez le masque sur le visage de l’enfant. Il doit couvrir le nez et la bouche, sans plisser les joues. Le bord du masque doit aller du pont du nez jusqu’au menton. Si les joues sont comprimées, le médicament s’échappe.
- Appuyez une fois sur le spray. Une seule pression. Pas deux. Pas trois. Attendez que le médicament se répande dans le spacer.
- Attendez 1 seconde. Cela permet au brouillard de se stabiliser dans le spacer.
- Observez la respiration de l’enfant.
Si l’enfant a moins de 3 ans : il doit faire 5 à 10 respirations normales, calmes, sans forcer. Laissez-le respirer naturellement. Le spacer retient le médicament jusqu’à ce qu’il expire et inspire à nouveau. Ne forcez pas. Ne comptez pas à voix haute. Laissez-le respirer.
Si l’enfant a entre 3 et 8 ans : vous pouvez lui demander de faire une seule inspiration profonde, puis de retenir sa respiration 5 à 10 secondes. Mais seulement s’il peut le faire sans stress. Sinon, revenez aux 5 à 6 respirations normales.
- Retirez le masque après la dernière respiration. Ne le laissez pas en place pendant qu’il parle ou rit. Le médicament s’échappe.
- Nettoyez le masque après chaque utilisation avec de l’eau tiède et du savon doux. Rincez bien. Laissez sécher à l’air libre. Pas de serviette. Le tissu crée de l’électricité statique qui bloque le médicament.
Comment choisir la bonne taille de masque
Un masque trop grand ? Le médicament s’échappe par les côtés. Trop petit ? Il comprime le visage et fait mal. Voici les tailles recommandées selon les normes GINA 2023 :
- Moins de 12 mois : 150 à 350 mL de volume
- 1 à 3 ans : 350 à 500 mL
- 3 à 8 ans : 500 à 750 mL
Testez la taille : placez le masque sur le visage de votre enfant. Il doit s’ajuster sans forcer. Si les yeux sont recouverts ou que le menton est écrasé, c’est trop grand. Si le nez dépasse ou que les lèvres sont à l’air, c’est trop petit. La plupart des marques proposent des masques avec des codes couleurs : bleu pour les bébés, vert pour les petits, rouge pour les plus grands.
Les erreurs les plus courantes (et comment les éviter)
Une enquête menée auprès de 1 243 parents montre que 61 % font au moins une erreur critique. Voici les 3 plus fréquentes :
- Ne pas agiter suffisamment le spray (43 % des parents). Résultat : le médicament reste au fond. Agitez 10 secondes, pas 3.
- Ne pas attendre entre deux pulvérisations. Si votre enfant a besoin de deux doses, attendez 1 à 3 minutes entre chaque. Sinon, le médicament s’accumule dans la gorge.
- Utiliser un masque sale ou chargé en électricité statique. Les spacers en plastique non lavés accumulent de l’électricité statique. Cela fait adhérer le médicament aux parois. Résultat : jusqu’à 29 % de perte. Lavez-le une fois par semaine avec du savon doux, puis laissez-le sécher à l’air. Ne le frottez pas avec une serviette.
Comment rendre l’expérience moins traumatisante
La plupart des enfants détestent le masque au début. C’est normal. 78 % des parents rapportent une résistance initiale. Voici ce qui fonctionne vraiment :
- Utilisez un masque avec un dessin. Un héros, un animal, un personnage de dessin animé. 57 % des parents disent que cela augmente la coopération.
- Transformez la prise en jeu. Demandez à votre enfant de « souffler comme pour éteindre des bougies » avant de commencer. Cela lui apprend à expirer complètement, ce qui ouvre les voies respiratoires.
- Pratiquez sans médicament. Une fois par jour, faites semblant. Mettez le masque, appuyez sur le spray (sans médicament), respirez ensemble. Cela normalise l’objet.
- Restez calme. Si vous êtes stressé, votre enfant le sent. Respirez profondément avant de commencer. Parlez doucement. Récompensez après, même avec un sourire.
Quand passer au tube buccal ?
À partir de 5 ou 6 ans, si votre enfant peut fermer les lèvres autour d’un embout, vous pouvez passer au tube buccal au lieu du masque. Il faut qu’il puisse :
- Fermer les lèvres étroitement autour du tube
- Faire une seule inspiration profonde
- Retenir sa respiration 10 secondes
Si c’est le cas, le tube buccal est plus efficace que le masque. Il évite les fuites et donne un meilleur contrôle. Mais si votre enfant refuse, ou s’il pleure, revenez au masque. La technique correcte avec masque est toujours meilleure que la technique mauvaise avec tube.
Les signes que la technique ne fonctionne pas
Voici 5 signaux d’alerte :
- Les crises persistent malgré un traitement régulier
- Votre enfant tousse ou étouffe après l’inhalation
- Il a des infections répétées de la gorge ou de la bouche (candidose)
- Vous voyez du médicament sur les lèvres ou la joue après l’administration
- Le médecin dit que le traitement ne « marche pas »
Un médecin de l’Université de Pittsburgh a montré que 68 % des enfants considérés comme « résistants aux corticoïdes » avaient simplement une mauvaise technique. Une simple vidéo de votre méthode peut changer tout cela.
Que faire si vous n’êtes pas sûr ?
Ne devinez pas. Montrez. Regardez une vidéo de la chaîne YouTube de Johns Hopkins Medicine (plus de 147 000 vues). Enregistrez-vous en train de faire la technique avec votre enfant. Montrez la vidéo à votre médecin ou à un éducateur en asthme. Beaucoup d’hôpitaux proposent désormais des consultations vidéo pour vérifier la technique.
Le nouveau système Halo, approuvé par la FDA en mai 2023, est un spacer intelligent qui émet un son pour vous dire si la respiration est trop rapide ou trop lente. Mais même sans technologie, une bonne technique avec un spacer basique fait la différence.
Les bons réflexes à adopter au quotidien
- Chaque spray a une date de péremption après 200 pulvérisations. Notez la date d’ouverture sur le spray.
- Ne gardez pas le spacer dans la voiture ou au soleil. La chaleur déforme le plastique et altère le débit.
- Si vous utilisez un corticoïde, rincez la bouche de votre enfant avec de l’eau après chaque utilisation. Cela évite les infections de la gorge.
- Si vous avez deux inhalateurs (un de secours, un quotidien), marquez-les clairement. Ne les mélangez pas.
La bonne technique ne se fait pas en une fois. Elle se construit. Avec de la patience, des gestes simples et un peu de routine, vous transformez un moment stressant en un moment de sécurité. Votre enfant respire mieux. Vous aussi.
À quel âge un enfant peut-il utiliser un spray sans spacer ?
La plupart des enfants ne peuvent pas utiliser un spray sans spacer avant l’âge de 5 à 6 ans, et encore seulement s’ils savent synchroniser leur respiration avec le clic. Même à cet âge, le spacer reste plus efficace. Les médecins recommandent de l’utiliser jusqu’à 8 ans, voire plus si l’enfant a des difficultés de coordination.
Puis-je laver le spacer avec de l’eau de Javel ?
Non. L’eau de Javel ou les détergents forts abîment le plastique et créent des résidus toxiques. Utilisez uniquement de l’eau tiède et du savon doux (comme du liquide vaisselle). Rincez bien et laissez sécher à l’air libre. Ne frottez pas avec une serviette.
Mon enfant refuse le masque. Que faire ?
Essayez de rendre l’expérience ludique : laissez votre enfant choisir le masque avec son héros préféré, jouez à « imiter le lion » en respirant fort avant l’administration, ou utilisez un timer pour faire une course contre la montre. La clé est de ne pas forcer. Une séance de 30 secondes par jour, sans médicament, peut aider à désensibiliser.
Combien de temps dure un spacer ?
Un spacer en bon état peut durer 1 à 2 ans. Mais vérifiez-le chaque mois : s’il est fissuré, déformé, ou si le masque ne fait plus de joint, remplacez-le. Un spacer endommagé peut réduire l’efficacité de 40 %.
Les spacers intelligents valent-ils le prix ?
Ils peuvent aider, surtout si vous avez du mal à vérifier la technique. Mais un spacer classique bien utilisé est tout aussi efficace. La technologie n’est pas un substitut à la bonne méthode. Si vous avez un budget limité, concentrez-vous sur la formation, pas sur l’équipement.
James Sorenson
novembre 23, 2025Ben voyons, encore un guide de 5000 mots pour dire qu’il faut agiter le spray et mettre un masque… On est en 2024, pas en 1998. Les enfants ne sont pas des lapins, ils respirent, pas des machines.