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Le Loxitane est le nom commercial du succinate de loxapine, un antipsychotique atypique utilisé principalement dans le traitement de la schizophrénie. Il agit en bloquant les récepteurs dopamine D2 et sérotonine 5‑HT2A, ce qui aide à réduire les hallucinations et les pensées désorganisées.
TL;DR - Points clés
- Loxitane agit surtout sur la dopamine et la sérotonine, utile pour les crises psychotiques aiguës.
- Ses effets secondaires sont dominés par la somnolence, la prise de poids et des symptômes extrapyramidaux légers.
- Les alternatives les plus courantes (Clozapine, Risperidone, Olanzapine, Haloperidol, Quetiapine) diffèrent sur l’efficacité, le profil métabolique et le coût.
- Choisir Loxitane dépend surtout de la tolérance individuelle et de la rapidité d’action recherchée.
- Un suivi médical régulier est indispensable quel que soit l’antipsychotique prescrit.
Qu’est‑ce que le Loxitane?
Loxitane (loxapïne succinate) appartient à la famille des dibenzoxazépines. Il a été introduit dans les années 1970 et reste aujourd’hui une option de seconde ligne en Europe. Sa demi‑vie moyenne est de 8 à 12heures, ce qui justifie généralement une prise deux fois par jour.
Indications et posologie habituelle
L’indication principale est la schizophrénie, notamment les formes avec agitation aiguë. La dose démarre souvent à 10mg/jour, puis on augmente graduellement jusqu’à 40mg selon la réponse clinique et les effets indésirables. Chez les patients âgés ou présentant une insuffisance hépatique, la dose initiale est réduite à 5mg.
Effets secondaires les plus fréquemment observés
- Somnolence ou fatigue (30% des patients).
- Prise de poids modérée.
- Sécheresse buccale et constipation.
- Symptômes extrapyramidaux légers (tremblements, rigidité) surtout à doses >30mg.
- Élévation légère des transaminases hépatiques.
Un suivi mensuel des paramètres métaboliques (glycémie, lipides) est recommandé dès le troisième mois de traitement.

Alternatives les plus répandues
Pour aider à choisir, voici un tableau comparatif entre Loxitane et cinq antipsychotiques de référence. Chaque médicament est présenté avec ses attributs essentiels: indication principale, posologie moyenne, effets secondaires majeurs, métabolisme enzymatique et coût approximatif.
Antipsychotique | Indication principale | Posologie quotidienne moyenne | Effets secondaires majeurs | Métabolisme (CYP) | Coût mensuel (€/mois) |
---|---|---|---|---|---|
Loxitane | Schizophrénie agitée | 20‑40mg | Somnolence, prise de poids, EPS légers | CYP1A2, CYP3A4 | ≈ 45€ |
Clozapine | Schizophrénie résistante | 200‑600mg | Agranulocytose, sédation, prise de poids | CYP1A2 | ≈ 120€ |
Risperidone | Schizophrénie, troubles bipolaires | 2‑6mg | Prolactinémie, EPS, gain de poids | CYP2D6, CYP3A4 | ≈ 55€ |
Olanzapine | Schizophrénie, trouble bipolaire | 5‑20mg | Prise de poids importante, diabète, sédation | CYP1A2, CYP2D6 | ≈ 70€ |
Haloperidol | Schizophrénie aiguë, trouble psychotique | 5‑20mg | EPS sévères, dyskinésie tardive | CYP3A4 | ≈ 30€ |
Quetiapine | Schizophrénie, trouble bipolaire, insomnie | 300‑800mg | Sédation, hypotension orthostatique | CYP3A4 | ≈ 60€ |
Analyse détaillée des critères de choix
Efficacité clinique: La clozapine reste la plus efficace pour les patients résistants, tandis que le Loxitane offre une réponse rapide chez les patients très agités. Le haloperidol agit rapidement mais avec un risque élevé d’effets extrapyramidaux.
Profil métabolique: Olanzapine et Quetiapine sont les plus associés à une prise de poids et à un risque d’hyperglycémie. Le Loxitane se situe à mi‑chemin: une prise de poids modérée mais moins prononcée que les deux précédents.
Interactions médicamenteuses: Tous les médicaments présentés sont métabolisés par le cytochrome P450, mais le Loxitane a une dépendance notable à CYP1A2. Les inhibiteurs puissants de cette enzyme (ex.: fluoxétine) peuvent augmenter la concentration plasmatique et intensifier les effets secondaires.
Coût et accessibilité: Le Loxitane est généralement moins cher que la clozapine et l’olanzapine, ce qui le rend attractif dans les systèmes de santé où le prix compte. Le haloperidol reste le plus économique, mais son profil d’effets indésirables le décourage souvent.
Facilité d’ajustement: Le Loxitane, grâce à sa demi‑vie courte, permet d’ajuster rapidement la dose. En revanche, la clozapine et l’olanzapine nécessitent des titrations progressives sur plusieurs semaines.
Quand privilégier le Loxitane?
- Agitation aiguë: Si le patient présente une agitation sévère nécessitant une action rapide, le Loxitane est souvent choisi avant les antipsychotiques à longue demi‑vie.
- Intolérance aux effets métaboliques: Pour les patients déjà en surpoids ou diabétiques, le Loxitane offre un compromis entre efficacité et impact métabolique moindre que l’olanzapine.
- Interaction avec d’autres traitements: Si le patient suit déjà un inhibiteur de CYP3A4 (ex.: certains antihistaminiques), le Loxitane, moins dépendant de cette voie que le rispéridone, peut être plus sûr.
- Suivi hépatique: Chez les patients avec fonction hépatique stable, la métabolisation par CYP1A2 ne pose pas de problème majeur.
Scénarios où une alternative est préférable
- Résistance aux antipsychotiques classiques: La clozapine reste le gold standard.
- Risque élevé d’EPS: Le quetiapine ou la rispéridone, avec un profil EPS plus doux, sont à envisager.
- Besoin d’une sédation prononcée: L’olanzapine ou le haloperidol à forte dose peuvent être plus adaptés.
- Contraintes budgétaires sévères: Le haloperidol ou le rispéridone génériques offrent le meilleur rapport prix‑efficacité.
Bonnes pratiques de suivi
- Évaluer la réponse clinique tous les 2semaines pendant la phase d’ajustement.
- Mesurer le poids, la glycémie et le profil lipidique chaque mois pendant les 3premiers mois.
- Surveiller les signes d’EPS (tremblements, raideur) et ajuster la dose ou changer d’anthépique si nécessaire.
- Effectuer un hémogramme complet mensuel pendant les 6premiers mois si on utilise une dose >30mg/jour, même si le risque d’agranulocytose est faible avec le Loxitane.
- Informer le patient des interactions potentielles avec le tabac (induit CYP1A2): le tabagisme augmente la clairance du Loxitane, pouvant nécessiter une dose supérieure.

Foire aux questions
Le Loxitane peut‑il être prescrit aux enfants ?
L’usage chez les moins de 18ans est très limité et n’est généralement recommandé que dans des situations de crise aiguë, sous stricte surveillance médicale.
Comment le Loxitane interagit‑il avec le tabac ?
Le tabac induit l’enzyme CYP1A2, accélérant la métabolisation du Loxitane. Les fumeurs peuvent voir une baisse de l’efficacité et parfois besoin d’une dose légèrement plus élevée.
Quel est le temps d’apparition des effets du Loxitane ?
Les premiers effets anti‑psychotiques apparaissent généralement 1 à 2heures après la prise, avec une stabilisation complète autour de 1 à 2semaines.
Quel suivi biologique est recommandé ?
Un bilan hépatique, un hémogramme complet et un profil métabolique (glycémie, cholestérol) chaque mois pendant les trois premiers mois, puis tous les 3à 6mois.
Quand passer à une alternative comme la clozapine ?
Si, après 6 à 8semaines de traitement optimal, les symptômes persistent ou s’aggravent, la clozapine est envisagée comme traitement de dernière ligne.
Vincent Shone
septembre 30, 2025En parcourant le tableau comparatif, on constate d’abord que le Loxitane possède une demi‑vie intermédiaire, ce qui le place entre le halopéridol à action rapide et l’olanzapine à métabolisme plus lent. Cette particularité permet aux cliniciens d’ajuster la dose en quelques jours, contrairement à la clozapine qui requiert plusieurs semaines d’escalade. Le profil d’effets secondaires, quant à lui, se situe à mi‑chemin entre la somnolence prononcée du quetiapine et l’absence quasi totale d’effets métaboliques du rispéridone. En pratique, cela se traduit souvent par une prise de poids modérée, généralement de 2 à 4 kg sur la première année de traitement, ce qui reste acceptable pour la plupart des patients. Le métabolisme par les enzymes CYP1A2 et CYP3A4 implique que les fumeurs, qui induisent CYP1A2, observent une clairance augmentée du médicament; il faut alors envisager une légère hausse de la dose. De plus, les inhibiteurs puissants de CYP3A4, comme le kétoconazole, peuvent accroître la concentration plasmatique et intensifier la somnolence. Le coût mensuel d’environ 45 €, bien qu’inférieur à celui de la clozapine, reste supérieur à celui du halopéridol, ce qui peut influencer le choix dans les systèmes de santé où le budget est restreint. Un autre avantage du Loxitane réside dans son absence d’impact majeur sur la prolactine, contrairement au rispéridone qui peut provoquer une hyperprolactinémie entraînant galactorrhée ou dysfonction sexuelle. Sur le plan des interactions médicamenteuses, il faut surveiller les co‑prescriptions d’anticholinergiques, qui peuvent potentialiser la constipation souvent observée. En termes de surveillance biologique, un hémogramme complet mensuel pendant les six premiers mois est recommandé, même si le risque d’agranulocytose est faible, afin de détecter toute anomalie hépatique précoce. Enfin, l’efficacité clinique du Loxitane dans les crises d’agitation aiguë est bien documentée, avec une réduction du score PANSS dès 24 heures après la première dose. Cette rapidité d’action le rend particulièrement adapté aux urgences psychiatriques où la sédation rapide est nécessaire. En résumé, le Loxitane représente un compromis intéressant entre efficacité, tolérance métabolique et flexibilité posologique, à condition d’assurer une surveillance adaptée et de tenir compte des éventuelles interactions enzymatiques.